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Libération
Interview

«Une offense à l’idée que je me fais de la justice»

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Jean Arthuis, président de la commission des finances au Sénat :
publié le 31 mars 2010 à 0h00

Président de la commission des finances et chef de file des centristes au Sénat, Jean Arthuis a toujours été critique à l’égard du bouclier fiscal. Il veut l’abroger et supprimer l’impôt sur la fortune (ISF).

Le bouclier fiscal ne semble plus être un tabou parmi les parlementaires de l’UMP. Quelle est votre position ?

Cela fait deux ans que je dépose des amendements au Sénat pour le supprimer. Mais je n’ai pas été suivi. Le bouclier fiscal est une offense à l’idée que je me fais de la justice fiscale. Lorsque l’on a, par exemple, instauré un prélèvement de 1,1% sur les revenus fonciers et de l’épargne pour financer le RSA, qui bénéficie aux plus démunis, tout le monde a dû payer, sauf les contribuables bénéficiant du bouclier. Autre exemple : à l’automne, j’avais déposé un amendement au Sénat, pour augmenter de 0,15% le prélèvement au titre de la CRDS

[contribution au remboursement de la dette sociale, ndlr],

qui sert à combler le déficit de la Sécu. Mais je me suis heurté à l’opposition du gouvernement. Pourquoi ? Parce que, là encore, tout le monde aurait payé, sauf les bénéficiaires du bouclier.

Que proposez-vous ?

Le bouclier fiscal est une mauvaise réponse au mauvais impôt qu’est l’ISF. La sagesse consiste à supprimer et l’ISF et le bouclier. Actuellement, l’ISF rapporte à l’Etat 3 milliards d’euros. Pour compenser cette perte, je propose que l’on crée une tranche supplémentaire dans le barème de l’impôt sur le revenu, qui frapperait les contribuables les plus aisés, et une augmentation de l’imposition des plus-values.

Comment expliquez-vous qu’un débat émerge au sein de l’UMP sur le bouclier ?

Sans doute faut-il voir là un effet de lendemain d’élections régionales. Il