La rébellion des départements grimpe encore d'un cran. Il y a trois jours, Claude Bartolone, président du conseil général de Seine-Saint-Denis, annonçait avec fracas son intention de présenter un budget en déséquilibre — ce qui est interdit — pour protester, notamment, contre les transferts de charges non compensés par l'Etat. Ce mardi, ce sont sept présidents de conseils généraux, sous la houlette de l'Association des départements de France (ADF), cinq de gauche et deux de droite, qui défient «le pouvoir central, obstiné à ne rien entendre» - Arnaud Montebourg (PS) dixit - sur cette question de la compensation des charges transférées à leur collectivité de 2002 à 2009.
«C'est le début de l'émergence d'une révolte», prophétise le président du conseil général de Saône-et-Loire, qui accuse l'Etat d'avoir transféré aux conseils généraux des compétences mais pas les recettes qui leur correspondent. «Tout ce dont l'Etat veut se débarrasser, c'est pour nous et on n'a pas l'argent pour le faire!», entonne Montebourg, qui dépeint des départements en «quais de déchargement massif, bric-à-brac de la République».
«Phase d'étranglement»
Situation «dramatique», «problème énorme», «phase d'étranglement» que les élus locaux dénoncent depuis les transferts réalisés par Jean-Pierre Raffarin, et qui continueraient de s'aggraver. Gérard Roche, prési