La guerre des collectivités territoriales est déclarée. Claude Bartolone, président PS du conseil général de Seine-Saint-Denis, a lancé dimanche l’offensive en annonçant qu’il allait faire voter un budget en déséquilibre. Le secrétaire d’Etat aux Collectivités territoriales, Alain Marleix, a aussitôt répliqué hier en menaçant de placer le département sous la tutelle de l’Etat.
Une belle bataille en perspective. L'initiative de Claude Bartolone est illégale. Une commune, une région ou un département ne peut pas engager des dépenses supérieures à ses recettes. Mais le président du conseil général a fait ses comptes : l'Etat impose à la Seine-Saint-Denis, dont la population est parmi les plus pauvres de France, 75 millions de dépenses sociales sans en apporter le financement. Bartolone a donc décidé d'inscrire ces 75 millions dans son budget, mais de ne pas faire voter de hausse de la fiscalité équivalente. «J'assume un budget de révolte, et je mets au défi le pouvoir d'assumer la baisse des prestations sociales», explique-t-il dans le Journal du dimanche :«Je dois devenir le porteur des mauvaises nouvelles, celui qui va sabrer dans la culture et le sport, parce que le gouvernement maintient une politique fiscale absurde, et n'assume plus ses obligations.Je ne marche plus.»
Que peut-il alors se passer ? Réponse hier d'Alain Marleix sur RTL : «On appliquera tout simplement la loi. Le préfet saisira la chambre régionale des comptes» et c