Vous parlez de la rumeur ? C’est donc que vous l’accréditez. Vous n’en parlez pas ? Alors vous cachez au public des vérités utiles. Tel est le dilemme classique dans lequel on veut enfermer la presse. Il y a en l’espèce une manière simple d’en sortir, c’est de répéter ce que nous avons écrit il y a un mois : les bruits qui ont couru sur la vie privée du chef de l’Etat n’ont, aujourd’hui pas plus qu’hier, d’autre fondement qu’une élucubration gratuite publiée sur un blog et colportée de manière parfaitement farfelue par une partie de la presse européenne. Mais alors pourquoi en parler tout de même ? Parce que l’affaire vient de changer de nature. C’est l’Elysée lui-même, cible de la rumeur, qui a relancé la machine par la voix très autorisée de l’avocat du Président et par celle de l’un de ses principaux conseillers en communication. La rumeur, ont-ils suggéré, est le fruit d’une manœuvre, d’une sorte de complot ténébreux, qui vise à affaiblir Nicolas Sarkozy. S’il y a effectivement complot, cette affaire de rumeur reflète des mœurs politiques qui n’ont guère progressé depuis les libelles qui fleurissaient du temps de l’ancienne monarchie. Et s’il n’y a pas complot (ce qui est le plus probable), cette réaction surdimensionnée pose une nouvelle fois la question du style de gouvernement en vigueur depuis 2007. Un style direct et combatif, auquel on peut trouver des vertus. Mais qui a l’inconvénient de placer le sommet de l’Etat à un niveau de pugilat qui change l’esprit de nos
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