Une taxe carbone en carafe, ça va ; un bouclier fiscal carbonisé, bonjour les dégâts ! La majorité, pour l’instant, se refuse à signer l’arrêt de mort du totem du sarkozysme triomphant des débuts du quinquennat. Pour continuer d’en défendre le principe, l’exécutif envoie même depuis les élections régionales ses meilleurs fantassins, armés comme on dit maintenant de nouveaux «éléments de langage». Ils ne résistent pas à notre exercice d’intox-désintox (lire ci-contre). Ils ne résistent pas moins à la confrontation avec la réalité statistique établie la semaine dernière par l’Insee. Quand les écarts se creusent, comme ils l’ont fait entre 2004 et 2007, entre les Français les plus riches et les plus pauvres, il devient intenable de défendre une mesure qui a profité à 99% aux contribuables assujettis à l’ISF. Le coût pour l’Etat (700 millions d’euros) est dérisoire, argumente Bercy. L’argument aura du mal à convaincre les millions de Français modestes qui ont très bien compris qu’un millier de ménages fortunés recevront un chèque d’Etat de 300 000 euros. Démagogique ? Non, symbolique de l’impasse dans laquelle se trouve Nicolas Sarkozy, coincé entre sa promesse libérale de ne pas augmenter les impôts et ses accents sociaux imposés par la crise. Le tout sur fond de déficits colossaux. Sa mesure phare, avant la crise économique et financière, avait été qualifiée de péché originel du sarkozysme. Elle ressemble aujourd’hui à un fruit pourri. La question n’est
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