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Libération

Pierre Charon, le trublion qui terrifie son camp

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En deux ans, ce conseiller s’est rendu indispensable au Président. Et a multiplié les boulettes.
Pierre Charon à l'Elysée, le 18 février 2009 (AFP/ERIC FEFERBERG)
publié le 9 avril 2010 à 0h00

Le 30 mars, Pierre Charon, conseiller et ami du Président, déjeune au Père Claude. Dans ce bon restaurant du XVe, il retrouve chaque mois les maires d'arrondissement UMP de la capitale. Au menu, une grave question de politique municipale : faut-il unifier les tarifs des caisses des écoles ? Charon prend la parole… et change de sujet. Il a du gros, du bien croustillant à mettre sur la table. Il parle d'une «enquête en cours» qui démontre, sans l'ombre d'un doute, que la maire du VIIe arrondissement, Rachida Dati - absente à ce déjeuner -, «a colporté» la sale rumeur sur les aventures du couple présidentiel. A l'entendre, l'usurpatrice est cuite. Charon laisse entendre qu'il a des preuves et ne cache pas sa joie. «Voilà ce qui arrive quand on s'attaque à la Firme !» lâche-t-il, en référence à la bande des amis historiques de Sarkozy (Charon, Hortefeux, Lefebvre) que Cécilia Sarkozy avait banni au début du quinquennat. Ulcérés par ce déballage, plusieurs convives insistent pour qu'on change de sujet. «Je suis sorti atterré par ce que je venais d'entendre», confie l'un d'eux.

Gâchette. Dans la capitale, où il est conseiller de Paris et où il rêve d'être élu sénateur, les élus de droite connaissent pourtant par cœur Charon le boute-en-train, expert en colportage de ragots et en manœuvres en tous genres. Il grenouille dans les coulisses de la politique depuis plus de trente ans. De la présidence des jeunes c