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Décryptage

Comment réformer sans lever le bouclier fiscal ?

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Préserver encore les grosses fortunes passe mal, même à droite.
publié le 12 avril 2010 à 0h00

Al'Elysée, on ne se fait aucune illusion :«les syndicats ne cautionneront pas la réforme des retraites», admet un proche du président de la République. Mais le vrai problème pour l'exécutif viendrait moins de l'opposition syndicale que d'une bronca politique. Le problème est connu : comment faire accepter à l'opinion un sacrifice pour sauver les retraites, quand en toute hypothèse les seuls qui seront dispensés d'effort sont les 16 350 bénéficiaires du bouclier fiscal, parmi lesquels on compte une bonne moitié de très très grosses fortunes ?

Exception. Il devrait y avoir «un prélèvement spécifique sur une catégorie de population», a confié jeudi Nicolas Sarkozy à quelques journalistes, en marge de son déplacement au plateau des Glières (Haute-Savoie). Mais le président de la République a pris bien soin de rappeler que la règle selon laquelle personne ne devrait payer plus de 50% de ses revenus en impôts et autres contributions (CSG, CRDS) ne souffrirait aucune exception, car, a dit le chef de l'Etat, «un bouclier qui laisse passer une flèche n'est pas un bouclier». Au ministère de l'Economie, on jure que l'équation est techniquement possible : «En jouant sur la hausse des cotisations sociales, on peut parfaitement mettre à contribution les plus riches sans toucher au bouclier fiscal.»

Le problème pour Nicolas Sarkozy n'est pas tant la gauche, que l'on peut renvoyer dans ses cordes en rappelant qu'elle n'a jamais pris les mes