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Libération

Le mirage de l’alternative Fillon

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publié le 22 avril 2010 à 0h00

C’est une loi naturelle de la politique : les mi-mandats présidentiels sont toujours orageux et l’affaiblissement du chef de l’Etat suscite imparablement des vocations de substitut chez plusieurs hiérarques de son camp. Avec Nicolas Sarkozy, tout va toujours plus loin. Le Président plonge donc encore plus que ses prédécesseurs dans les sondages. Tous les anciens Premiers ministres de droite s’agitent, s’expriment, prennent des positions, avouent des ambitions, tentent de se donner qui une figure de sage, qui un profil de recours, qui une allure d’alternative, qui une posture d’adversaire. Cet étrange et rituel ballet se danse autour d’un Sarkozy jusqu’ici impavide et muet, se gardant bien d’exprimer la moindre intention en ce qui concerne une éventuelle nouvelle candidature.

Edouard Balladur, son ami, lui conseille de se déclarer sans trop attendre. L’ancien chef du gouvernement, généralement perspicace et lucide, n’apparaît pourtant pas très avisé cette fois-ci car le rejet actuel de Sarkozy, violent à gauche, cruel au centre, prudent à droite, risquerait au contraire d’enflammer toutes les oppositions jusqu’à les transformer en croisades vengeresses si d’aventure le chef de l’Etat proclamait aujourd’hui son intention de briguer un second mandat. Jean-Pierre Raffarin, loyal à la majorité mais autonome au sein de celle-ci, suggère à Sarkozy de se re-présidentialiser et d’admettre davantage de pluralisme au sein de son camp, avec notamment un pôle centriste et écologiste que p