Adroite, toute. Nicolas Sarkozy veut renouer avec l'électorat de base de l'UMP qui, déçu par sa politique, n'a pas voté pour la majorité aux régionales, et le fait chuter dans les sondages. Fini donc les sujets qui fâchent, comme l'ouverture ou la taxe carbone. Le chef de l'Etat s'adresse maintenant aux populations traditionnellement à droite, comme les agriculteurs ou les médecins, il se réserve, comme mardi, des discours sur la sécurité et, enfin, il s'affiche, avec ce texte d'interdiction globale du voile intégral, comme un homme de fermeté. «Le Président a rejoint la position que je défends», se félicitait hier le patron des députés UMP Jean-François Copé, partisan d'une ligne dure contre la burqa.
«Sensible». A plusieurs reprises, Sarkozy avait promis une telle loi. Mais il était resté flou sur son contenu. Le 24 mars, juste après les régionales, il s'était contenté d'évoquer une «loi d'interdiction conforme aux principes généraux de notre droit». Il n'avait pas non plus décidé qui serait à l'initiative du texte : le gouvernement, via un projet de loi, ou les parlementaires ? Sarkozy aurait pu s'appuyer sur le rapport issu de la mission d'information dirigée par Eric Raoult (UMP) et André Gerin (PCF), et qui avait prôné une résolution contre la burqa. Ou bien mettre à l'agenda la proposition de loi déposée en janvier par Copé et 220 députés UMP, défendant le vote d'une résolution, mais y associant un texte visant une interdiction généra