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Devant la Cour de justice, Pasqua ne lâche rien

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L'ancien ministre, jugé depuis lundi pour son rôle dans des affaires de malversation, cherche à démontrer que des personnes de son entourage se sont servies de son nom pour obtenir des faveurs financières. Retour sur la première semaine de procès.
Croquis d'audience montrant Charles Pasqua le le 19 avril à la CJR (© AFP Benoit Peyrucq)
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publié le 23 avril 2010 à 15h54
(mis à jour le 23 avril 2010 à 16h00)

Un Charles Pasqua corrupteur ou un ministre victime de son entourage? La première semaine d’audience devant la cour de justice de la République (CJR) n’a pas permis de trancher entre ces deux thèses concernant ce prévenu hors du commun.

L'ancien ministre de l'Intérieur a parfois les yeux mi-clos sur le large fauteuil où, depuis lundi, il suit les débats cherchant à faire la lumière sur son rôle dans trois affaires de malversations financières. Mais Charles Pasqua, 83 ans, ne perd pas une miette des déclarations des témoins qui défilent à la barre - hauts fonctionnaires, anciens collaborateurs, grands patrons, intermédiaires douteux.

Systématiquement se répète le même scénario, insolite devant un tribunal: le prévenu se lève, s’empare du micro et se livre à un interrogatoire en règle du témoin. Justiciable peu ordinaire, le sénateur lui-même est rarement interrogé par les quinze juges. En animateur de son propre procès, il sonde lui-même la mémoire de ses interlocuteurs. Ainsi à Bernard Dubois, ancien PDG de la Sofremi, une société dépendant de la Place Beauvau:

- «Je vous ai dit que vous ne devriez accepter aucune recommandation de personnes se réclamant de moi-même ou de mon cabinet, vous vous en souvenez ?

- Oui

- Bien.»

«Ca me renverse !»

(Croquis d'audience montrant Pasqua le le 19 avril à la CJR. AFP/Benoît Peyrucq)

Face à Pierre Bilger, ancien PDG de GEC-Alsthom, l'élu s'autorise une petite leçon de morale: «Que vous ayez pu penser une seule minute que