Maudites élections régionales ! Si la droite n'avait pas subi une déculottée, en mars, peut-elle se serait-elle évité une querelle sur le voile intégral. Mais Nicolas Sarkozy, pressé, par certains de ses amis, de revenir aux «fondamentaux» qui lui ont permis la victoire à la présidentielle de 2007, a préféré remettre à l'ordre du jour l'interdiction dans tout l'espace public du niqab, décidée mercredi. Dans la spirale de la surenchère, la droite se trouve confrontée aujourd'hui à un cas particulier. Ministre de l'Intérieur et fidèle parmi les fidèles, Brice Hortefeux a mis sur la table une affaire où s'entremêlent soupçons de polygamie et d'escroqueries aux aides sociales qu'aurait commises le conjoint d'une femme, verbalisée pour avoir conduit son automobile en niqab. Avec menace de déchéance de sa nationalité française à la clé. La gauche n'a pas manqué l'occasion de pointer, comme Julien Dray, hier sur Radio J, la responsabilité du gouvernement, accusé de mener «une véritable intoxication» et «de construire un scénario de dramatisation d'une situation».
Saisi par son collègue de l'Intérieur, Eric Besson, ministre de l'Immigration, s'est contenté du service minimum : «Si ces faits sont avérés, ils sont insupportables et la justice doit être saisie», a-t-il expliqué hier dans le Parisien. Mais les ténors de la droite veulent porter le fer. «Brice Hortefeux a tout à fait raison de mettre les pieds dans le plat», a justifié le chef de fi