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Les commissions suspectes du réseau Balladur

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Karachi, une affaire d’Etatdossier
Les documents bancaires que «Libération» s’est procurés montrent que des intermédiaires imposés par l’ancien Premier ministre ont perçu des commissions liées au contrat d’armement signé avec le Pakistan en 1994.
publié le 26 avril 2010 à 0h00

La campagne d'Edouard Balladur pour la présidentielle de 1995 a-t-elle bénéficié d'un financement illicite en relation avec le contrat de sous-marins français vendus au Pakistan ? Depuis février, en marge de l'affaire de l'attentat de Karachi qui a entraîné la mort de 11 Français en 2002, la Division nationale des investigations financières (Dnif) mène une enquête préliminaire sur ces soupçons de corruption politique, sans que, jusqu'à présent, aucun élément concret ne vienne étayer cette thèse. Mais des documents inédits obtenus par Libération démontrent que deux intermédiaires imposés par les balladuriens ont au moins reçu 54 millions de francs, le 2 juin 1995, dans le cadre d'un accord prévoyant le versement global de 216 millions de francs sur douze mois. Un pactole susceptible d'avoir alimenté des flux de rétrocommissions illégales, alors que les deux hommes n'ont joué aucun rôle dans les négociations commerciales menées pour vendre ces sous-marins. Dans le même temps, nous sommes en mesure de révéler que le compte de campagne de Balladur a enregistré un dépôt en espèces suspect de 10 millions de francs (lire ci-dessous). Tout cela alors que Nicolas Sarkozy était à la fois le porte-parole de l'ex-Premier ministre et le ministre du Budget.

Rallonge. Pour tracer ces mouvements financiers, nous avons confronté des documents confidentiels, notamment le contrat d'armement lui-même, de 197 pages - dont la justice réclame en vain un double, mais dont <