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Financement de campagne : Balladur encaisse

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L’ancien candidat à la présidentielle dément avoir bénéficié de commissions, sans expliquer l’origine des 10 millions de francs en liquide versés en 1995.
Edouard Balladur le 5 mars 2009 (REUTERS/Jacques Brinon/Pool)
publié le 27 avril 2010 à 0h00

Le financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur, en 1995, retrouve une singulière actualité. Après les révélations publiées hier par Libération, le PS a réclamé «solennellement» au gouvernement la levée du secret-défense. Pour son porte-parole, Benoît Hamon, «si, comme l'affirme le président de la République, cette affaire n'est qu'une fable et si, comme l'affirme M. Balladur, ces accusations sont infondées, il y a une manière très simple de faire la transparence sur ce sujet : déclassifier les documents réclamés par la justice». Au nom de l'UMP, Frédéric Lefebvre a aussitôt botté en touche : «Sur cette question, c'est assez simple. Il y a des allégations et des rumeurs depuis longtemps. La justice est saisie, qu'elle fasse son travail.»

Rallonge. Le fond de l'affaire concerne la vente de sous-marins au Pakistan, signée en septembre 1994, quand Balladur était Premier ministre. Comme souvent en matière d'armement, de colossales commissions (6,5% du contrat) ont permis d'arroser des décideurs locaux, notamment l'époux de Benazir Bhutto, la Première ministre pakistanaise de l'époque. Comme souvent (bis), on s'interroge sur d'éventuelles rétrocommissions pouvant bénéficier au vendeur - l'Etat français en l'occurrence. Et comme souvent (ter), la justice hexagonale peine à en rapporter la preuve.

Libération met sur la table trois éléments strictement factuels - auxquels Balladur s'empresse de ne pas répond