Menu
Libération

Les valises sous les yeux des balladuriens

Article réservé aux abonnés
L’origine des dons à la campagne du candidat à la présidentielle de 1995 reste inconnue.
publié le 27 avril 2010 à 0h00

La valise de billets, syndrome du balladurisme dévoyé ? François Léotard, ministre de la Défense, chouchou de la deuxième cohabitation, en avait une bien pleine. 5 millions de francs en liquide (en grosses coupures de 500 francs) sommeillaient dans son coffre-fort du ministère, transférés en 1995 - après l’élection de Jacques Chirac - dans un autre coffre du Parti républicain (PR, rebaptisé DL et fondu dans l’UMP), puis dans une banque franco-luxembourgeoise. Renaud Donnedieu de Vabres, bras droit de Léotard puis ministre de la Culture de Chirac, jouant ponctuellement les transporteurs de fonds.

Saisies de l’affaire pour blanchiment, les juges d’instruction Eva Joly et Laurence Vichnievsky s’étaient perdues en conjectures. De quel contrat d’armement l’argent pouvait-il provenir ? Il n’y avait que l’embarras du choix, tant ils furent nombreux entre 1993 et 1995 : des frégates en Arabie Saoudite, des chars aux Emirats arabes unis, des sous-marins au Pakistan… D’autant que Donnedieu de Vabres, alors chargé de mission au ministère de la Défense, avait mouillé le maillot en assurant le contact direct avec les intermédiaires encaissant les commissions - dont Ziad Takieddine, que l’on retrouve dans l’affaire pakistanaise.

Blanchiment. Le parquet avait alors réclamé de mieux traquer l'origine des fonds. Les juges se sont contentées de la réponse faite par la «bande à Léo» : il s'agirait d'un reliquat de fonds secrets, alors distribués à discrétion par le gouvernement.