«Quand on fait de la politique depuis trente ans, comme j'en fais, on a forcément envie d'aller jusqu'au bout. Mais le chemin est long.» Long et incertain. Alain Juppé le concède volontiers : il a toujours eu l'Elysée en ligne de mire. Il était même programmé pour. Les avanies ont été nombreuses, les tours et les détours du sort ou de la justice n'ont rien facilité, mais l'idée est tenace, et le revoilà, se positionnant à petits pas sur la ligne de départ pour 2012. A peine la défaite de la droite aux régionales était-elle entérinée qu'il clamait à qui voulait l'entendre son désir de concourir en cas de primaires à l'UMP. C'est fait, le voilà officiellement inscrit parmi les prétendants à l'investiture.
Le maire de Bordeaux entre désormais en phase préparatoire. Pour commencer, il réactive son club, «un lieu de réflexion où l'on se projette sur le moyen et le long terme», comme il l'écrit sur son blog (Al1jup.com), et qui devrait se réunir pour la première fois en juillet. Son précédent think-tank, «France moderne», avait été abandonné en 1997.
«La forme est assez modeste», précise-t-il, une trentaine de personnes - universitaires, sociologues, responsables associatifs, chefs d'entreprise - invitées à réfléchir sur des thèmes généraux. «Le but est de voir quelles sont les idées à retenir, et comment les utiliser.»
Trois grands axes ont été définis : «se pencher sur cette espèce de sinistrose française, et envisager comment surmon