Jusqu’à présent, à l’Assemblée nationale, les amis d’Edouard Balladur refusaient son audition par la mission parlementaire qui étudie les circonstances entourant l’attentat de Karachi du 8 mai 2002, qui avait coûté la vie à onze salariés français de la Direction des constructions navales (DCN).
Mais après les révélations, lundi, de Libération, le vent a tourné. Alors que les députés achèvent leurs travaux et préparent la remise de leur rapport pour le 12 mai, l'ex-Premier ministre s'est porté volontaire. Dans la matinée de lundi, le président de la mission parlementaire, Yves Fromion (UMP), a indiqué qu'Edouard Balladur consentait finalement à s'expliquer. Quarante-huit heures plus tard, le jeu des questions réponses a eu lieu hier à huis clos, entre 9 heures et 10 h 15. A l'issue de cet échange, Balladur s'est engagé à transmettre dans les jours qui viennent des éléments de preuves aux cinq députés membres de la mission. En particulier sur les aspects politiques et financiers de l'accord à l'origine de la collaboration des employés de la DCN au Pakistan.
Ces derniers travaillaient sur place à l'assemblage de trois sous-marins, aux termes d'un contrat de 5,41 milliards de francs signé le 21 septembre 1994 par le ministre de la Défense du gouvernement Balladur, François Léotard. Les conditions de cette vente avaient fait l'objet d'au moins quatre réunions tenues à Matignon entre juillet 1993 et septembre 1994. En marge des investigations sur l'attentat de Karachi lui-m