Fin d’une hypocrisie très française ? Alors que s’ouvre la saison des assemblées générales annuelles, bon nombre de sociétés du CAC 40 tombent le masque sur le délicat sujet de la gouvernance. Depuis dix ans, sous la pression des investisseurs étrangers, les grandes entreprises françaises s’étaient peu à peu converties au modèle de direction bicéphale prisé des fonds anglo-saxons : un président du conseil d’administration (qui fixe les grandes orientations stratégiques) et un directeur général (en charge de l’opérationnel). Mais voilà que plusieurs d’entre elles font machine arrière pour restaurer le tout-puissant PDG d’antan : pas moins de cinq multinationales vont réclamer à leurs actionnaires d’entériner le retour à une concentration des pouvoirs dans les mains d’un seul. Le 29 avril chez Axa, le 6 mai chez Total et Vinci, le 25 mai à la Société générale, et le 3 juin chez Saint-Gobain, la doublette à la mode anglo-saxonne aura vécu.
Machine arrière. Ce n'est pas un moindre paradoxe de la crise mondiale : en France, le PDG fait un retour décomplexé. De quoi faire planer un doute sur la réalité de l'adhésion des entreprises françaises à l'institutionnalisation d'un contre-pouvoir à leur tête. Et agacer certains investisseurs. La Société générale est bien placée pour le savoir. Le 20 avril, son conseil d'administration a dû examiner, contraint et forcé, la résolution d'un investisseur mécontent, Phitrust, désireux d'inscrire dans les statuts de la banque l'o