Le projet d’élection à un tour avait suscité un tollé. L’idée de revenir au bon vieux scrutin majoritaire à deux tours n’est guère appréciée dans l’opposition. Tous les autres partis, y compris le Nouveau Centre, s’inquiètent d’une éventuelle disparition des 20% de proportionnelle, qui ouvrait un peu d’espace à côté du PS et de l’UMP. Et, au Modem comme au FN, on s’indigne de la volonté de supprimer les triangulaires, qui apportaient une capacité de nuisance à défaut d’un vrai poids politique.
Manœuvre politicienne, selon le PS
Très remontés contre la réforme territoriale, les socialistes déplorent cette «offensive politicienne».«On est toujours dans la même logique. Après les européennes, l'UMP avait un problème de second tour : ils ont inventé le scrutin à un seul tour. Après les régionales, ils ont un problème de triangulaire avec le FN : ils reviennent à un scrutin à deux tours sans triangulaires», analyse Christophe Borgel, secrétaire national aux élections. «Pourquoi ne pas déclarer que, quels que soient le mode de scrutin et le vote, à la fin c'est l'UMP qui gagne, ce serait plus simple ?» ironise-t-il. Le PS n'est pourtant pas à l'aise pour dénoncer un mode de scrutin qui peut lui être favorable, si l'on en juge par les résultats des cantonales. «On est pour l'introduction d'une dose de proportionnelle», se défend donc Borgel, qui dément toute volonté de s'engouffrer dans la brèche pour écraser ses partenaires :