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Analyse

Brice Hortefeux a de l’aplomb dans l’aile

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Sur la sellette depuis les régionales, le ministre de l’Intérieur tente de se refaire une santé par un retour décomplexé au tout-sécuritaire.
Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux à la sortie de l'Elysée, le 2 avril. (Philippe Wojazer / Reuters)
publié le 3 mai 2010 à 0h00

Faire la démonstration de son utilité à la droite du chef : la survie politique de Brice Hortefeux est à ce prix. Depuis la déroute de la majorité aux élections régionales, il y travaille avec une ardeur inhabituelle. Il proclame la «guerre totale» contre les trafiquants de drogue, fustige les «petites crapules» qui caillassent les bus de Tremblay-en-France (lire page 13) et promet de châtier durement la «bestialité inouïe» des voyous de Grenoble.

Mais c'est surtout grâce au présumé polygame de Nantes (lire ci-contre) que le ministre de l'Intérieur espère se refaire une santé. D'abord inquiète de l'entendre brandir la menace juridiquement fantaisiste d'une déchéance de la nationalité française, la majorité a fini par se laisser convaincre de l'utilité de cette bataille. Hortefeux ne s'en cache pas : en poursuivant Liès Hebbadj, il veut «faire un exemple». Et la droite, scandalisée par les provocations de l'intégriste, applaudit sans réserve. De quoi redonner le moral au ministre de l'Intérieur, en sursis depuis que Nicolas Sarkozy a reconnu devant les élus de la majorité effarés par la résurrection du FN qu'il y avait effectivement une déception sur la sécurité. «J'ai entendu le message des Français sur la sécurité. Mais que voulez-vous ? J'ai beaucoup d'affection pour le ministre de l'Intérieur, mais je l'ai été pendant cinq ans et je ne peux plus l'être», déclarait le chef de l'Etat au lendemain des élections régionales.

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