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TRIBUNE

Profession : président

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par Philippe Nowicki, Chasseur de têtes, coach
publié le 4 mai 2010 à 0h00

Début 2009, le président de la République confiait à David Pujadas : «Mon métier est très difficile, il faut beaucoup d'énergie, beaucoup de force pour le faire. […] Les gens attendent de moi que je fasse mon travail, et pas que je me projette. Je dois faire mon boulot.» Un an plus tôt, son épouse affirmait, à la fin d'une interview à l'Express : «J'ai beaucoup aimé être mannequin, j'adore être chanteuse, c'est un métier de merveille, c'est une caresse. Le métier de mon mari est un coup de poing.»

A écouter cette petite musique, un constat s'impose : le Président en appelle à la légitimité d'un métier pour parler du lieu de la fonction présidentielle. Il prend en main les dossiers, pose des actes et assume les décisions. Il agit, anime et impulse puis descend sur le terrain pour motiver ses équipes. A un autre niveau, il aborde les institutions qui participent d'un Etat comme autant de grandes fonctions d'une entreprise qui nécessiteraient changement, réorganisation, optimisation, objectifs et réduction des coûts. De ce point de vue, la rupture avec ses prédécesseurs est brutale et réelle. La fonction de président de la République est désertée au profit de l'exercice d'un métier de directeur général d'un groupe qui pourrait porter la raison sociale «France».

Une telle inscription dans la réalité signe, au plan de l'imaginaire, la fin du politique. Ce qui est relatif au gouvernement des hommes (politicus) ou ce qui c