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Interview

«Les Français tiennent au scrutin à deux tours»

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Questions à DOMINIQUE PERBEN député UMP, rapporteur de la loi sur la réforme territoriale
Le député UMP, Dominique Perben, à Paris le 22 octobre 2008 (© AFP Eric Feferberg)
publié le 5 mai 2010 à 0h00

Le projet de scrutin à un tour est enterré. Le bureau politique de l’UMP le dira officiellement ce soir. En 2014, les conseillers territoriaux - ces nouveaux élus qui siégeront au département et à la région - devraient être élus au scrutin uninominal à deux tours. En octobre, le Conseil des ministres avait validé un projet de loi qui prévoyait l’élection au scrutin majoritaire à un tour. Six mois plus tard, ses promoteurs renoncent à défendre ce projet. Le député UMP Dominique Perben, rapporteur de la réforme territoriale, s’en explique.

Faut-il renoncer à la réforme du mode de scrutin ?

Depuis un an, je me déplace partout en France pour expliquer notre projet. A l’invitation de mes collègues parlementaires, j’ai rencontré des élus locaux et des militants dans 55 départements. Je leur explique la réforme des intercommunalités et des métropoles. Et très vite se pose la question du mode de scrutin. Ce qui m’a frappé, c’est l’attachement au scrutin uninominal.

Pourquoi cet attachement ?

Il est particulièrement sensible en milieu rural. Cela m’a surpris. Tout se passe comme si les deux tours étaient profondément ancrés dans la culture politique nationale. Les Français ne veulent pas renoncer à la subtilité des deux tours : liberté de choix au premier, puis décision claire au second.

Quid de la proportionnelle, introduite à petite dose dans le projet du gouvernement ?

Là encore, il n’y a aucune adhésion du monde rural. Avec la proportionnelle, il a le sentiment de perdre ses élus. Le scrutin uninominal s’impose donc, mais il faudra des mesures d’accompagnement très fortes pour imposer la parité. Sur la suppression des triangulaires, je suis pe