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Libération
Enquête

Dissuasion : peu d’atomes crochus

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La coopération nucléaire militaire entre Paris et Londres est encore loin, même si le dialogue est ouvert.
publié le 6 mai 2010 à 0h00

Le Royaume-Uni et la France vont-ils faire dissuasion nucléaire commune ? En mars, le quotidien britannique The Guardian affirmait que Paris avait proposé à Londres de partager leurs forces de frappe en organisant des patrouilles communes de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE). On en est loin, vraiment très loin, et le journal anglais est allé trop vite en besogne, comme le confirment les éléments que nous publions à la suite d'entretiens avec des sources françaises. Une dissuasion partagée ? «Fantasmagorique»,«ubuesque» assurent nos interlocuteurs, tenus par l'anonymat. «J'étais estomaqué en lisant cela» affirme un autre.

Discours. Et pourtant, il se passe quand même des choses discrètes entre les deux pays, couvertes par le secret-défense. La position française sur cette question est simple : «Avec les Britanniques, tous les sujets sont ouverts. Il n'y a pas de tabou. Nous en sommes à la préhistoire d'une coopération : on cherche la clé qui permettra d'ouvrir la porte».

Les Français espèrent aujourd’hui que le dialogue se développera au lendemain des élections, quelle que soit la nouvelle équipe au pouvoir à Londres. Pour les responsables, la campagne électorale ne semblait pas être le moment propice pour aborder ces sujets délicats.

Personne, à Paris, ne se fait pourtant beaucoup d'illusions, car, pour Londres, l'essentiel ne changera pas. Et l'essentiel, ce sont les accords de Nassau (1962) qui lient