Menu
Libération

Martine Aubry invente la diagonale du flou

Article réservé aux abonnés
publié le 6 mai 2010 à 0h00

Le Parti socialiste va mieux. L’année dernière, la mode était de l’enterrer vivant. Cette année, tout le monde célèbre sa renaissance et lui promet un avenir radieux. Ses perspectives sont en tout cas encourageantes. Au moment où il entame sa quatrième année au palais de l’Elysée, Nicolas Sarkozy se trouve en grande difficulté. Martine Aubry, elle, s’est en revanche solidement installée à la tête du PS. Ses voyages à l’étranger, l’Inde hier, la Chine aujourd’hui, ne laissent guère de doute sur ses intentions. La maire de Lille prépare sa candidature.

Du coup, elle choisit un registre habile et plus original qu’il n’en a l’air : une posture bien à gauche avec radicalisation affichée mais en matière de projet un flou savant avec la volonté de plaire à tout le monde. En 1981, François Mitterrand avait opté pour un style et un projet très à gauche. C’était l’époque de la rupture avec le capitalisme. En 1988, le président socialiste avait au contraire adopté un style consensuel et un projet apaisant. C’était l’ère de la France unie. En 2010, Martine Aubry invente la diagonale du flou.

Cela vaut pour la désignation du futur candidat à l’élection présidentielle. Sur ce point clé, il est urgent d’attendre. Les primaires n’auront lieu qu’à l’automne 2011. Les déclarations de candidatures pourront donc patienter. Il s’agit d’éviter de transformer le champion ou la championne du Parti socialiste en cible prématurée de la droite. Il s’agit surtout d’attendre le plus tard possible pour aba