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Libération

La Grèce, aubaine pour une cure d’austérité

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En annonçant, hier, un «gel en valeur» des dépenses publiques entre 2011 et 2013, François Fillon surfe sur l’inquiétude alimentée par la crise à Athènes. L’occasion de justifier une politique impopulaire.
François Fillon, le 3 mai à l'Elysée. (© AFP Jacques Demarthon)
publié le 7 mai 2010 à 0h00

Vive la crise grecque ? Pour le gouvernement français, la tentation était trop grande. Il n'y a pas résisté. En pleine tempête financière sur le sud de l'Europe, il serre la vis pour réduire le déficit et prévient que tous les Français devront consentir des efforts. Et tandis que le PS dénonce un «plan de rigueur sans précédent qui va durer plusieurs années», «un coup de bambou sur les Français», l'exécutif agite le contre-exemple grec, espérant démontrer que sa politique est la seule possible. «Où en serions-nous, aujourd'hui, si j'avais écouté ceux qui me demandaient de renoncer au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ?» s'est exclamé le chef de l'Etat mercredi midi, devant les députés réunis à l'Elysée.

«réformes». Toujours très en verve dès lors qu'il s'agit de prêcher la baisse des dépenses, François Fillon enfonçait le clou le soir même : «La France est aujourd'hui, avec l'Allemagne, la meilleure signature en Europe. […] Ce qui est important, pour préserver cette signature, c'est de faire des réformes, de réduire les déficits, de ne pas rester immobile», déclarait-il au 20 heures de TF1. Hier soir, sur Canal + la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, n'y est pas allée par quatre chemins : «Je ne voudrais pas qu'on se retrouve dans la situation de la Grèce, je ne voudrais pas qu'on perde notre notation.»

Aux sceptiques de la majorité qui lui reprochaient de «trop réformer»