Député de Paris, Jean-Marie Le Guen vient de publier «Retraites et vieillissement : pour un nouveau contrat social» (1). Alors que le PS débat demain, lors d'un bureau national, de la réforme des retraites, il incite ses camarades à être «à l'offensive».
La position du Parti socialiste, selon laquelle il est urgent d’attendre pour formuler ses propres propositions, est-elle tenable ?
Il y a une attente forte de l’opinion publique. Il est du devoir du PS d’apporter des réponses, d’autant plus que s’installe l’idée, renforcée par la faible mobilisation sociale, qu’il n’y a pas d’alternative à cette réforme Sarkozy. Il y a donc urgence à nous exprimer pour dessiner les contours de cette alternative. Il faut que nous soyons à l’offensive. Il faudra bien, tout de même, que le PS mette sur la table des choses opposables au discours de la droite !
Entre allongement de la durée de cotisation et taxation des capitaux, le cœur des socialistes balance…
Il y a un consensus sur la nécessité de mobiliser l’ensemble des ressources. Plus seulement les revenus du travail, mais aussi ceux des capitaux financiers. Mais tout le monde est d’accord pour dire que cette ressource ne suffira pas. Il faudra jouer sur les autres critères, comme l’allongement de la durée de cotisation ou le départ retardé. Le PS doit l’accepter.
Comment convaincre la gauche du PS qui parle de «tabou contre tabou», taxations des revenus des capitaux contre allongement de la durée d’activité ?
Quand Henri Emmanuelli parle de «tabou contre tabou», c'est bien qu'il sous-entend que celui du non-allongement devra tomber également ! La réforme juste, c'est celle qui dépasse ces deux tabous. Mais pas seulement. L'allongement de la durée de la cotisation doit être assortie de contreparties financières, mais aussi sociales : sur la pénibilité d'une part, le travail et l'emploi des seniors d