Sans minauderie, Marine Le Pen le reconnaît. La bataille contre Bruno Gollnisch pour succéder à son papa, président fondateur du Front national, n'est pas gagnée d'avance. Ni sa bonne mine, ni sa renommée médiatique, ni son patronyme ne suffiront à lui assurer la victoire. Elle le sait. Et ne souhaite d'ailleurs pas laminer son concurrent. «Pour éviter une nouvelle scission que nos électeurs ne nous pardonneraient pas, il faut éviter que l'un des deux écrabouille l'autre», constate Marine Le Pen, bien en mal aujourd'hui d'estimer le rapport de force entre elle et le dauphin longtemps désigné par le président du FN.
Escarmouches. Officiellement la campagne entre les deux prétendants n'est pas ouverte. Mais les escarmouches ont déjà commencé. «Chacun braconne. Ça tire au petit plomb avant l'ouverture de la chasse. A ce moment-là, on passera à la chevrotine», rigole un secrétaire départemental étiqueté pro-Gollnisch.
Dernier épisode en date, la demande de Bruno Gollnisch que les vingt parrainages nécessaires pour se présenter à la présidence du Front national lors du prochain congrès, en janvier 2011, soient gardés anonymes. «Tout simplement parce qu'il ne veut pas que le rapport entre le nombre de ses parrainages et ceux de Marine soit affiché au grand jour avant le congrès», explique un proche de la vice-présidente du FN.
Donnée favorite, la benjamine des trois filles du chef peaufine ses arguments de campagne. «Les adhérents devro