«C'est pour le voile ou pour le bouclier ?» Hier, dans les couloirs l'Assemblée, les députés répondaient aux sollicitations en demandant quel accessoire vestimentaire ou militaire pouvait bien intéresser les médias. Et quand on précisait «le bouclier», la mine de l'élu trahissait aussitôt son étiquette : embarrassée pour l'UMP, sarcastique chez les socialistes, satisfaite pour le Nouveau Centre. L'embarras des parlementaires UMP est né, lundi après-midi, des déclarations du président de la République lors du sommet social à l'Elysée. Evoquant devant les dirigeants syndicaux et patronaux la réforme des retraites, Nicolas Sarkozy a expliqué qu'elle serait «juste», et confirmé ce qu'il avait déjà indiqué en petit comité : qu'il serait demandé «un effort financier supplémentaire des hauts revenus et des revenus du capital».
Comment demander un tel effort sans toucher au bouclier fiscal ? «Si on fait un nouveau prélèvement auquel le bouclier ne s'appliquerait pas, on ne trompera personne», reconnaît le député (UMP) Hervé Mariton, pour qui toute exception à la règle selon laquelle on ne peut prélever plus de 50% des revenus d'un contribuable «ferait sauter la digue qui empêche l'augmentation des impôts». Lui-même avait proposé il y a quelques mois que l'on tourne la difficulté en lançant un emprunt obligatoire auprès des plus riches contribuables, qui ensuite remboursé.
Principe. L'idée de ce tour de passe-passe