Pierre Moscovici est député (PS) et ex-ministre des Affaires européennes.
Que pensez-vous des propositions de la Commission ?
La Commission, qui avait été très absente de la crise financière, de la crise bancaire, de la crise grecque et de la crise de l’euro, semble aujourd’hui se réveiller en proposant une coordination accrue des politiques économiques. C’est une idée juste. Mais est-ce vraiment la priorité ? A mon sens, c’est plutôt la proposition d’un véritable budget fédéral, qui permettrait la modernisation de l’appareil productif, la reconversion des salariés et la préparation de l’avenir, notamment sur l’éducation et la recherche. Ce qui a été décidé cette semaine permet de juguler l’hémorragie spéculative. Pas de relancer la croissance.
Quid du contrôle des budgets par la Commission avant passage devant les Parlements nationaux ?
Autant il me paraît logique d’aller vers une concertation accrue en matière de finances publiques, autant l’idée d’une mise sous tutelle des politiques budgétaires me paraît absurde. Je vois mal un gouvernement soumettre son budget à la représentation nationale après autorisation de la Commission ! Je suis tout sauf souverainiste, partisan de l’intégration européenne, mais je suis contre la limitation des droits des Parlements. Ce sont des prérogatives intouchables.
Et le conditionnement des subventions européennes au respect de la discipline budgétaire ?
Il faut combattre les dettes publiques, ennemies de la gauche puisqu’elles entravent le fonctionnement des services publics. Mais je ne crois pas qu’il faille ajouter de nouveaux critères aux critères existants. Il ne s’agit pas pour une Commission jusqu’ici absente d’apparaître d’un coup comme le père Fouettard. L’avenir de l