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Interview

«Que l’UE donne son avis, ça ne me choque pas»

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Daniel Cohn-Bendit (EE) estime que ce contrôle «agirait comme un révélateur» :
publié le 13 mai 2010 à 0h00

Eurodéputé Europe Ecologie, Daniel Cohn-Bendit copréside le groupe des Verts au Parlement européen.

Comment jugez-vous la proposition de la Commission européenne?

On peut l’interpréter comme une tentative de construire une approche communautaire à ce problème de déficit. A partir du moment où l’on demande à l’Europe de prendre ses responsabilités sur cette question, il faut bien trouver un mécanisme qui respecte la souveraineté nationale et corresponde à ce partage des risques. L’Espagne, la France et l’Italie ne peuvent demander à l’UE de jouer les pompiers sur leurs défaillances sans qu’il y ait de débat en amont.

Que cet examen ait lieu avant que les Parlements nationaux se prononcent ne vous choque pas ?

Cela ne me choque pas que les ministres des Finances de la zone euro discutent de la structure de leur budget et que la Commission donne son avis. En l’état des compétences européennes, cela ne peut être qu’un avis et les ministres ne décideraient de rien. Mais la transparence qui sortirait de ce processus agirait comme un révélateur. Que cela se passe avant ou après… Le plus simple serait que les ministres déposent leur proposition de budget en même temps à leur Parlement national et à la Commission européenne. De cette façon, des remarques éventuelles pourraient être intégrées, via des amendements, lors des débats nationaux.

Que pensez-vous du conditionnement des subventions européennes au respect de la discipline budgétaire ?

Aujourd’hui, cette discipline ne concerne que les dépenses, alors qu’il faut un débat sur les recettes, et notamment en mettant à contribution les bénéfices faramineux des banques et des grandes entreprises pétrolières. Si la rigueur budgétaire, c’est uniquement couper dans la protection sociale, cela ne