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Libération

«750 milliards, c’est sûr, ça rend les gens de la Bourse enthousiastes !»

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publié le 15 mai 2010 à 0h00

Le plan de sauvetage de l'Union européenne suscite la perplexité : «750 milliards ! s'exclame une vendeuse.Je suis toujours étonnée de la rapidité qu'on a à sortir de l'argent alors qu'on nous dit qu'il n'y en a pas.» Cette capacité d'intervention rapide, quelque part, est rassurante : «C'est un fonds de garantie prévu en cas d'attaque sur un pays, explique un fonctionnaire, y a des sommes sur la table pour que la Grèce puisse rembourser ; le dollar reprenait du poil de la bête, il fallait sauver l'euro !»

«Economiquement, y avait pas le choix, renchérit un électeur communiste, c'est l'Europe qui se soude ! Soit ils avançaient unitairement face aux spéculations boursières, soit c'était le tour de l'Espagne, du Portugal et de l'Allemagne après !» Rien ne dit pour autant que le problème est réglé : «Les marchés sont contents, note un homme dubitatif, 750 milliards, c'est sûr, ça rend les gens de la Bourse enthousiastes ! Mais le lendemain ils réattaquent.» Nous sommes bien peu de chose face aux puissances de l'argent : «C'est effrayant, en tant qu'individus on subit, on est comme une feuille, tremble une femme, avec un courant d'air on est emporté à droite, à gauche.»

Le Premier ministre l'a annoncé : «Pendant trois ans, gel des dépenses de l'Etat ! Ils veulent rentrer dans les 3% du PIB, commente un fonctionnaire, ça risque d'être dur ; pour nous, ça va être travailler plus pour gagner