Bon gré, mal gré, Hervé Morin, président du Nouveau Centre, sait qu'il devra défendre les couleurs de sa formation à la présidentielle de 2012. Mais pour se couler dans les habits de candidat à l'Elysée, il va d'abord lui falloir quitter le gouvernement. Nicolas Sarkozy n'a d'ailleurs pas manqué de le lui rappeler, sans ménagement, le 11 avril, lors d'un tête-à-tête «franc et viril», selon des témoins de la scène.
Depuis, le ministre de la Défense du gouvernement Fillon cherche, en langage militaire, à s’exfiltrer, c’est-à-dire quitter les lignes «ennemis» pour rejoindre son camp. Trois portes de sorties s’offrent à lui. Il lui faut décider laquelle emprunter et, surtout, quand. Après avoir envisagé septembre, il pencherait désormais pour janvier 2011. Inspection technique des trois issues de secours.
La sortie avec pertes et fracas. Pour combler son déficit de notoriété, Hervé Morin rêve de démissionner de son ministère sur un point de désaccord fondamental avec le chef de l'Etat. Afin de se démarquer de la majorité gouvernementale à laquelle il a appartenu. Depuis le début de la semaine, le gouvernement vient de lui offrir un prétexte en or. L'UMP est, en effet, revenu sur l'amendement des sénateurs centristes introduisant une dose de proportionnelle dans le scrutin pour l'élection des futurs conseillers territoriaux. Les députés UMP veulent, eux, un scrutin uninominal à deux tours.
Les députés Nouveau Centre sont vent debout contre ce texte. A plusi