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Fillon souffle ses trois bougies à Matignon

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Francois Fillon, le 18 mars dernier, lors du second tour des élections régionales, à Marseille. (REUTERS)
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publié le 17 mai 2010 à 7h43
(mis à jour le 17 mai 2010 à 7h43)

François Fillon, qui fête ce lundi ses trois ans à Matignon, a réussi à s’imposer malgré son relatif effacement, aidé par une popularité rendant les paris sur son départ prochain d’autant plus risqués qu’aucun remplaçant n’émerge clairement.

Durant les premiers mois de son tandem avec Nicolas Sarkozy qui l'avait relégué au rang de «collaborateur», le Premier ministre a beaucoup enduré, y compris physiquement, crucifié par une douloureuse sciatique.

Le chef de l’Etat s’empare de tous les dossiers, communique à tout va et accorde des prérogatives jamais vues jusque là à ses plus proches conseillers. Le Premier ministre est alors maintes fois donné partant.

Mais en 2008 la roue tourne. Les déboires conjugaux de Nicolas Sarkozy, son remariage glamour avec Carla Bruni et plus généralement son style de présidence décontractée déconcertent l’opinion, jusque dans les rangs de sa majorité qui cherche à se rassurer.

La droite se retourne, peut-être plus par défaut que par adhésion, vers François Fillon, à l’image de tranquille gestionnaire, rigoureux et plus en phase avec ses canons idéologiques. Les sondages s’en ressentent. Depuis deux ans, il fait la course en tête devant le président de la République.

Mais le Premier ministre, 56 ans, se veut «loyal», démentant toute ambition présidentielle et occupe, docilement disent ses détracteurs, le peu d'espace qui lui reste.

«Il a renoncé à imprimer sa différence», se moque Jean-François Copé, le patron des députés UMP