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Christian Estrosi et les mineurs fantômes

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Cinq mois après la mise en place d'un couvre feu pour les mineurs de moins de treize ans dans sa ville, le Maire de Nice affirme que le dispositif permet de ramener des enfants "tous les week-end". Il n'y en a nulle trace.
L'Etat français, premier actionnaire de Renault, a "validé le rapprochement entre Renault-Nissan et Daimler pour nous permettre d'avoir une alliance plus importante", a déclaré le ministre de l'Industrie Christian Estrosi. (© AFP Mehdi Fedouach)
publié le 18 mai 2010 à 0h00

«Des mineurs sont ramenés régulièrement tous les week-ends. Et il y a encore trois semaines, deux mineurs de 8 ans et un de 10 ans.»

Christian Estrosi Le 29 avril, sur Europe 1

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Ministre chargé de l'Industrie, Christian Estrosi a toujours affiché un tropisme marqué pour les débats de sécurité. En décembre dernier, le maire de Nice avait mis en place dans sa ville un dispositif de couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans, entre 23 heures et 5 heures du matin. Au premier jour de cette initiative très médiatisée, des journalistes avaient escorté les équipes de police de nuit, à la recherche de jeunes désœuvrés. En vain. Mais le dispositif a fait ses preuves. Du moins, si l'on en croit le premier magistrat de Nice. Le 29 avril, sur Europe 1, Marc-Olivier Fogiel raille les effets de com du dispositif et demande : «Concrètement, combien de mineurs avez-vous ramené à la maison ?» Réponse d'Estrosi : «Régulièrement, tous les week-ends. Et il y a encore trois semaines de cela, deux mineurs de 8 ans et un de 10 ans.»

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Des mineurs pêchés, de nuit, dans les rues niçoises «régulièrement», «tous les week-ends» ? Une affirmation qui étonne certains acteurs de la sécurité. Car aucun des policiers locaux interrogés par Libération n'a eu vent d'un mineur ramené chez lui depuis que l'arrêté a été pris. «En quatre mois, je n'ai rien entendu à ce sujet. De toute manière, notre problè