Menu
Libération

Les sénateurs PS contre le zèle anticumul

Article réservé aux abonnés
Alors qu’un basculement à gauche de la Haute Chambre est possible, des élus défendent le rendement électoral des implantations locales.
publié le 18 mai 2010 à 0h00

Faut-il, au chapitre du cumul des mandats, privilégier l'exemplarité morale, ou l'efficacité électorale ? Cruel dilemme, qui ces jours-ci agite le PS. Les militants, en octobre, avaient en théorie approuvé la fin du cumul, et ce «dès les prochains renouvellements». Mais la pratique, alors que la question est censée être tranchée à l'issue de la convention sur la rénovation, le 3 juillet, se révèle plus délicate. Les élus PS du Sénat, qui doit être renouvelé de moitié en septembre 2011, ont choisi. Leur patron Jean-Pierre Bel (lire ci-contre), qui doit rencontrer aujourd'hui ou demain la première secrétaire à ce sujet, en atteste : «Notre état d'esprit est unanime. Je ne connais aucun sénateur qui soit d'accord pour qu'on oblige les socialistes à s'appliquer des règles que les autres n'ont pas à suivre.»

D'autant que l'enjeu en vaut la chandelle : pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, la Haute Assemblée est susceptible de basculer côté gauche. De justesse. D'où, entre le risque d'un désarmement et celui d'un reniement, un sérieux cas de conscience. Sénateur de Paris, David Assouline résume : «En aucun cas, on ne doit reculer sur la question. Mais si l'on se désarme dans une élection qui se jouera à peu, ça peut nous faire mal, et perdre les quelques sièges de sénateurs qui vont faire la bascule.» Jean-Pierre Bel abonde : «Ne faisons pas de cadeaux à Sarkozy. A sept mois de la présidentielle, faire basculer une tell