«Payer plus» contre «travailler plus». C’est le clivage désormais officiel entre les socialistes et le gouvernement sur le dossier des retraites. Au recours quasi exclusif de l’allongement de la durée d’activité choisi par la majorité pour financer les déficits, le PS oppose depuis hier soir la solution, tout aussi exclusive, de l’augmentation des prélèvements, notamment sur les revenus du capital. Revue de détail des pistes proposées par le Parti socialiste pour sauver le régime par répartition.
Un scénario optimiste :
un trou de 45 milliards en 2025
Les socialistes voient d'abord la vie en rose. Des trois scénarios économiques retenus par le Conseil d'orientation des retraites (COR) pour établir ses prévisions de déficit, le PS a visiblement choisi le plus optimiste (faible taux de chômage, forte productivité). Il refuse également de se projeter au-delà de 2025, se calant ainsi sur le gouvernement, qui table lui-même sur une réforme valable jusqu'en 2020-2030. Dans ce contexte, il estime le besoin de financement supplémentaire des retraites «de l'ordre de 45 milliards d'euros». Une «estimation» propre à la rue de Solférino, puisque le COR, qui a publié des chiffres pour 2020 et 2030, n'a rien évoqué pour 2025.
Le capital dans le viseur : 25 milliards
Allons-y pour 45 milliards, dans un contexte économique très favorable. Pour combler ce trou, et parce que «les efforts justes sont des efforts partagés»