Ce matin, à Cannes, le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca rend hommage aux victimes de la guerre d'Algérie. «A toutes les victimes», assure-t-il à Libération, suggérant par là qu'il ne faut pas le confondre avec les amis de Jean-Marie Le Pen qui se rassembleront aux mêmes moment et endroit pour honorer «les victimes françaises» et exiger «la vérité sur les crimes du FLN».
Avec les associations de rapatriés, Lionnel Luca a pris la tête d'une campagne contre le film de Rachid Bouchared Hors la loi, projeté ce soir au Festival de Cannes. Sans avoir vu le film, il a dénoncé, sur la base d'une version provisoire d'un scénario qualifié de «négationniste», une «falsification» de l'histoire du massacre de Sétif. Rachid Bouchared a sobrement fait remarquer qu'il n'avait pas l'ambition de faire œuvre d'historien.
Son film raconte une famille algérienne durant trois décennies. Six minutes sont consacrées aux événements de 1945. Le député prend acte de cette mise au point. Mais il persiste : «Les jeunes qui verront ce film vont en ressortir avec la haine, convaincus que l'armée française est une armée d'assassins.» Hier, il distribuait à la presse son bilan officiel du massacre : 103 Européens et 2 551 «Indigènes», bien loin, donc, des «45 000 évoqués par la propagande indépendantiste».
Ainsi va Lionnel Luca. Partisan de la peine de mort, trublion du groupe UMP à l’Assemblée nationale, il fonce, provo