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Analyse

DSK-Aubry : première discorde

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En prenant le contre-pied de la numéro 1 du PS sur le dossier des retraites, le directeur du FMI tente de se poser en réformateur responsable.
La première secrétaire du parti socialiste (PS), Martine Aubry s'adresse aux journalistes le 18 mai 2010 à Paris après le Bureau national du parti. (© AFP Thomas Coex)
publié le 22 mai 2010 à 0h00

C'est ce qui s'appelle frapper par surprise. Certes, jeudi soir dans A vous de juger sur France 2, prestation d'abord conçue comme une opération de déminage quant au rôle contesté du FMI dans la crise, Dominique Strauss-Kahn a soigneusement écarté l'échéance de 2012 : «J'ai une mission à remplir, et je ne demande qu'une chose, c'est qu'on me laisse travailler.» Mais ce sensible repli tactique camouflait une percée d'importance, menée au chapitre des retraites celle-là. Quarante-huit heures tout juste après que Martine Aubry eut affirmé que les socialistes s'opposeraient «de toutes [leurs] forces au fait de repousser l'âge légal au-delà de 60 ans», son camarade de Washington a pris l'exact contre-pied de la première secrétaire : «Si on arrive à vivre 100 ans, on ne va pas continuer à avoir la retraite à 60 ans.» Et d'enfoncer le clou idéologique : «Je ne pense pas qu'il faille y avoir de dogme.»

Plus de doute : il s'agit bien de la première escarmouche entre deux des plus sérieux prétendants à l'investiture socialiste, qui, associés depuis le congrès de Reims de 2008, juraient jusqu'ici qu'il n'y aurait entre eux jamais d'affrontement. Dans le premier cercle aubryste, on observait vendredi un mutisme prudent. Pendant que les strauss-kahniens de la direction étaient contraints à de subtiles contorsions. La députée Marisol Touraine, chargée du dossier des retraites : «Pour le PS, non plus, la référence aux 60 ans n'est pas un dogm