La rencontre mardi de Martine Aubry avec les sénateurs PS, vent debout contre le non cumul des mandats dès 2011 prôné par la première secrétaire, s'annonce délicate pour elle malgré un geste d'apaisement en direction de ces élus.
Après des décennies dans l'opposition à la Haute assemblée, les sénateurs regimbent à renoncer à un cumul des mandats qui ne s'appliquerait qu'aux socialistes, estimant que leurs chances de faire basculer le Sénat à gauche en 2011 seraient anéanties.
"En 2008, on a gagné des sièges parce qu'il y avait des locomotives; ainsi, en Côte-d'Or où François Patriat, président du conseil régional, et François Rebsamen, maire de Dijon, ont été élus", a expliqué à l'AFP le président du groupe PS, Jean-Pierre Bel.
Pour lui, "s'appliquer le non cumul" sans que la droite en fasse autant, "ce serait un désarmement unilatéral" et pourrait "coûter" à la gauche "une dizaine de sièges et donc la victoire en 2011".
Et pour M. Bel comme pour nombre de sénateurs mais aussi de responsables PS, cette "chance historique" de remporter le Sénat ne doit pas être "gâchée".
Arnaud Montebourg, responsable du projet "rénovation" du PS, a rétorqué dimanche que le cumul des mandats n'était pas "une assurance tous risques de gagner les élections".
Jamais la gauche au pouvoir n'a disposé de la majorité dans les deux assemblées, ce qui avait fait dire à Lionel Jospin, lorsqu'il était Premier ministre, que le Sénat était "une anomalie démocratique" du fait de son mode de