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Analyse

Retraites : PS et UMP prennent leur pied de guerre

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La réforme étant déjà arbitrée depuis l’Elysée, gauche et droite préfèrent camper sur leurs positions pour préserver leur base avant 2012.
Martine Aubry et Xavier Bertrand sur un marché de Lille, le 21 février. (REUTERS/Farid Alouache)
publié le 25 mai 2010 à 0h00

L'insulte suprême. «Je pense que Martine Aubry se "mélenchonise" !» a lâché Eric Woerth dimanche soir sur BFM-TV. Ce qui signifie, selon le ministre du Travail, que la patronne du PS «essaie de suivre des opinions de plus en plus à gauche, qui sont celles défendues par M. Mélenchon». Et, en conclut-il : «A ce moment-là, il n'y a plus de débat possible.»

Ceux qui espéraient un vaste échange droite-gauche sur les retraites n’ont plus qu’à circuler. Il n’y aura pas de discussions de fond sur la place des seniors dans l’entreprise, sur la solidarité entre les générations, encore moins sur la nécessité d’entreprendre une grande réforme des régimes de retraite comme ont su le faire les Suédois. Ce week-end de Pentecôte restera comme celui où le débat sur les retraites a été sèchement refermé par un mot du ministre du Travail.

Caricature. Eric Woerth, à la manœuvre sur ce dossier, a une excellente raison d'en rester à cette caricature politique et de ne pas engager un débat de fond : les arbitrages, au plus haut niveau de l'exécutif, ont déjà été rendus. Pas dans le détail. Il reste encore quelques points à trancher, comme l'âge butoir de 65 ans, celui où l'on bénéficie du taux plein (au prorata des trimestres cotisés) même si l'on a une carrière incomplète. Faut-il passer à 67 ou 68 ans ? La question reste ouverte. Mais le report progressif (un trimestre par an) de l'âge légal de 60 à 62 ou 63 ans est acquis, quoiqu'en disent les ministres