Au prix de quelques acrobaties sémantiques, le gouvernement s'efforçait toujours, hier, d'entretenir la fiction d'une «concertation ouverte». Dans le même temps, les ténors de la majorité martelaient, comme un seul homme, qu'on allait évidemment vers le relèvement de l'âge légal de départ à la retraite.
«Notre calendrier est absolument cohérent avec notre méthode, celle d'une concertation large», assurait le ministre du Travail Eric Woerth, invité de la convention UMP sur les retraites. Sur le site ParisMatch.com, il ajoutait, un peu plus tard, qu'il fallait «agir sur l'âge légal de départ à la retraite». Que c'était pour le gouvernement une «option logique». En attendant la présentation de son projet, «autour du 20 juin», Eric Woerth est formel : «La concertation continue comme jamais.» Devant les députés UMP, François Fillon a lui aussi indiqué que le débat devait «rester ouvert». A 48 heures de la journée de mobilisation syndicale pour les retraites, il veut convaincre qu'il entend respecter «les engagements de calendrier avec les partenaires sociaux». «On a des grands radars, des grandes oreilles, et on écoute» a renchéri son ministre du Travail.
Jeune loup. Hier, les «grandes oreilles» gouvernementales ont entendu le député Arnaud Robinet, chargé des retraites à l'UMP, déclarer aux Echos: «A titre personnel, 62 ans me semble un minimum. […] 65 a