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Libération
Interview

«Netanyahou se fout du monde»

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Bernard-Henri Lévy, philosophe, a signé l’appel JCall.
publié le 29 mai 2010 à 0h00

Vous allez ce week-end à Tel-Aviv, avec vingt autres intellectuels, artistes et politiques françaises, pour une rencontre entre personnalités israéliennes et françaises sur la démocratie aujourd’hui. Pourquoi est-ce un enjeu fondamental ?

Il y a, d'abord, le lien d'Israël et de la France. Un lien essentiel, un lien de vie, un lien ancien, et dont je suis très heureux que, grâce aux organisateurs de ce colloque, il soit ainsi réactivé. Et puis, il y a le thème : la démocratie. On entend tellement de bêtises sur Israël, il y a tant de désinformation, tant d'intellectuels en principe sophistiqués qui, dès qu'il est question d'Israël, perdent tout bonnement la raison et nous parlent d'«Etat d'exception» quand ce n'est pas d'«Etat fasciste», bref il y a une telle concentration de sottise ambiante autour de cette question que je ne suis franchement pas mécontent que l'on vienne parler, en Israël, et à propos d'Israël, de démocratie. Israël n'est pas seulement, comme on le dit toujours, la «seule» démocratie «de la région». C'est aussi, compte tenu de sa situation, de l'état de guerre larvée où le pays vit depuis soixante ans, de toutes les entreprises de satanisation et de délégitimation, une des démocraties les plus solides du monde, les plus vivantes, l'une de celles qui tiennent le mieux le coup. Les Etats-Unis, au bout d'un an de «guerre contre la terreur» ont sorti Patriot Act 1, puis Patriot Act 2. La France, pendant la guerre d'Algérie, a s