Le jeu se durcit. En plein bras de fer avec le gouvernement sur le dossier des retraites, Martine Aubry prend le parti de lâcher ses coups. Un signe ne trompe pas : au-delà des propositions, la première secrétaire, clôturant la convention nationale du PS «pour un nouveau modèle de développement économique, social et écologique», samedi, a surtout soigné le travail d’opposition.
Au gros calibre. Bien sûr, il s'agissait, au fond, de réfuter le procès en archaïsme idéologique et angélisme budgétaire intenté par le gouvernement. «Nous n'avons jamais contesté la nécessité d'assainir les comptes publics», a-t-elle asséné. Mais c'est surtout la forme qui a marqué les esprits quand la patronne du PS a comparé le Président au plus illustre aigrefin du moment : «Quand Nicolas Sarkozy parle de discipline budgétaire, c'est un peu Bernard Madoff qui donne des cours de comptabilité.»
Tir de barrage. Du brutal. Signée d'une des plumes d'Aubry, Guillaume Bachelay, la formule rapprochant le chef de l'Etat et le financier américain, condamné à cent cinquante ans de prison pour une escroquerie de plusieurs dizaines de milliards de dollars, a, sans surprise, suscité un tir de barrage à droite. «On pouvait se réjouir de voir le PS choisir enfin le débat d'idées. Mais, patatras, cela se termine en acte de destruction et d'insulte», s'est offusqué Frédéric Lefebvre, sniper numéro 1 de l'UMP et spécialiste en la matière. «Les propos de Martine Aubry son