D'une pierre deux coups. Dans son discours, samedi, Martine Aubry cherchait avant tout à étriller le chef de l'Etat, notamment dans le match sur les retraites. Mais le propos présentait aussi un bénéfice collatéral en forme d'avantage concurrentiel : se différencier de son meilleur concurrent, Dominique Strauss-Kahn. Lequel «ne pense pas qu'il faille y avoir de dogmes» au sujet du report de l'âge légal, en contradiction avec la position du PS.
«Austérité folle». La réplique a d'abord été feutrée, quand la première secrétaire a fustigé des mesures d'«austérité folle» au chapitre de la crise grecque, sur laquelle intervient le FMI. Puis parfaitement explicite, quand elle a fait d'un report de l'âge légal un enjeu stratégique : «On ne doit pas laisser le Président faire croire qu'une telle mesure réglerait les problèmes.» Avant de répondre directement à DSK : «Nous ne considérons pas qu'il s'agit d'un dogme, nous socialistes, mais d'une affaire de justice. Et puis, nous prenons en compte les réalités sociales…»
Le directeur général du FMI appréciera. Mais la première secrétaire n'en a cure. Elle peut profiter de la sortie remarquée de DSK pour marquer des points. Nul besoin, d'ailleurs, d'en faire des tonnes. «DSK ne se situe pas dans le réel, estime un fabiusien. A force de s'exprimer devant des auditeurs que la crise touche de loin, on finit par avoir des mots qui ne sont plus très proches pour ceux qui la prenne