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Libération

Amara, oubliée des banlieues

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publié le 2 juin 2010 à 0h00

Fadela Amara est une ministre d’«ouverture» qui dure à son poste de secrétaire d’Etat à Ville qu’elle occupe depuis 2007. Excepté Bernard Kouchner, tous ses autres collègues de gauche ralliés à Nicolas Sarkozy ont changé d’affectation (Bockel, Besson) ou sont partis (Hirsch, Jouyet). Fadela Amara reste : comme si elle n’était politiquement utile qu’à cette fonction de ministre des banlieues. Sa stabilité tranche avec le turnover incessant de son cabinet. Les conseillers techniques défilent. Et on se demande comment une politique publique cohérente peut être définie avec une équipe aussi inconstante.

Le bilan de la ministre est très mitigé. Contrairement à Martin Hirsch qui avait conditionné son entrée au gouvernement à des moyens budgétaires (1,5 milliard par an) pour mettre en place son RSA, Fadela Amara s'est laissée convaincre par les belles paroles d'un Nicolas Sarkozy, qui avait promis un «plan Marshall pour les banlieues». Il a accouché d'une souris. Le plan Espoir banlieues, présenté en février 2008, prévoit par exemple 45 000 contrats d'autonomie pour aider les jeunes des quartiers à trouver un emploi. Un chiffre à confronter avec les 500 000 chômeurs recensés dans les ZUS (zones urbaines sensibles). La secrétaire d'Etat a aussi le plus grand mal à obtenir de ses collègues du gouvernement qu'ils agissent en faveur de la banlieue dans leurs secteurs ministériels respectifs (emploi, santé…). Pour être efficace, une politique de la ville se doit d'être intermini