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Pour la retraite anticipée, un salarié devra prouver qu'il est «usé»

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Le gouvernement veut privilégier la logique individuelle et médicalisée de la pénibilité dans le cadre de sa réforme des retraites. L'inverse des propositions des syndicats.
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publié le 3 juin 2010 à 19h20
(mis à jour le 3 juin 2010 à 19h25)

Le ministre du Travail, Eric Woerth, a confirmé la volonté du gouvernement de privilégier la logique individuelle et médicalisée de la pénibilité en annonçant que les salariés «usés physiquement et qui peuvent le prouver» pourront partir plus tôt à la retraite. Une piste qui a aussi les faveurs du Medef.

Interrogé sur TV5 sur l'éventuel nouvel âge légal de départ à la retraite, Woerth a simplement rappelé que son projet de loi serait sur la table «entre le 15 et le 20 juin» et que le relèvement serait «très progressif».

D'autres considérations seront prises en compte. «Nous allons poursuivre cette idée que quand vous avez commencé un peu plus tôt que les autres, vous pouvez aussi partir un peu plus tôt que les autres», a-t-il précisé, en référence au dispositif «carrières longues» institué par la réforme Fillon de 2003. Lequel permet le départ anticipé de ceux qui ont commencé à travailler avant l'âge de 17 ans, dans des conditions que le gouvernement a restreintes depuis 2008 et qui concernera, au fil du temps, moins de personnes en raison de l'allongement de la scolarité parmi les nouvelles générations.

«Des effets différents sur différentes personnes»

«Quand vous avez eu des difficultés dans votre boulot, que vous êtes abîmés physiquement, usés physiquement, et qu'on peut le prouver évidemment, alors il faut en tenir compte aussi», a-t-il invoqué. Dimanche dans le JDD, le ministre avait déjà indiqué envisager «une logique d'individualisation» car la pénibilité