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Libération

Fillon, «l’héritage vivant» de Philippe Séguin

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Hommage . Il a défendu hier à Epinal les idées de son mentor sur l’Europe.
publié le 4 juin 2010 à 0h00

Ah, si l’Europe avait entendu Philippe Séguin… Hier, à Epinal (Vosges), François Fillon inaugurait la première rue au nom de son mentor. C’était une nouvelle occasion de revendiquer l’héritage du héraut de la souveraineté nationale. Un héritage qu’il doit toutefois partager avec l’autre figure séguiniste de la majorité, Henri Guaino, conseiller spécial et plume du chef de l’Etat, également présent, hier, à Epinal.

Plutôt discret depuis la débâcle de mars aux élections régionales, le Premier ministre marque son territoire dans la coalition libérale-séguiniste qui a rendu possible l'élection de Nicolas Sarkozy. La crise de l'euro et le débat sur la gouvernance économique de l'UE démontrent, selon lui, «la justesse du diagnostic» posé par Philippe Séguin en 1992, quand il faisait campagne, avec son lieutenant Fillon, pour le non à la ratification du traité de Maastricht.

«Tonnerre». Dans l'éloge funèbre prononcé le 12 janvier à l'Assemblée nationale, Fillon avait déjà évoqué le discours contre le traité sur l'Union européenne, prononcé à la même tribune, il y a dix-huit ans : «Un coup de tonnerre dans le ciel si tranquille de l'establishment.»

«Oui, après le deuil, il est temps de dire que cet héritage est vivant», a-t-il prétendu hier, en présence d'une demi-douzaine de parlementaires. Comme de Gaulle en son temps, l'ancien président de la Cour des comptes a défendu «une certaine idée de l'Europe», à l'opposé de cette «Euro