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Libération

Le jeune Julius Malema, épouvantail utile de l’ANC

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Tribun. L’étoile montante aux idées radicales séduit les plus démunis.
publié le 4 juin 2010 à 0h00

Julius Malema fait peur. Beaucoup, en Afrique du Sud, aimeraient croire que l’actuel président de la Ligue des jeunes du Congrès national africain (ANC), fondée voilà plus de soixante ans par un certain Nelson Mandela, n’a aucun avenir politique. A 29 ans, sans diplômes ni éducation, Malema peut se vanter d’avoir pour modèle Jacob Zuma, le Président. Son ami, le chef de l’Etat, n’a pas non plus été à l’école, et s’est forgé un destin dans les instances du parti.

Couche-culotte. Les relations entre les deux hommes se sont rafraîchies, ces dernières semaines, en raison des sorties fracassantes de Julius Malema, qui a réussi à ternir l'image de son pays, à quelques semaines de l'ouverture du Mondial. «Baby Juju», toujours dessiné avec une couche-culotte par le caricaturiste Zapiro, a d'abord chanté Tuez le colon, tuez le fermier ! une vieille chanson de lutte contre l'apartheid, classée comme discours incitant à la haine par la «nouvelle» Afrique du Sud. Ensuite, il est revenu d'une visite au Zimbabwe en vantant les mérites de la confiscation des terres détenues par les Blancs dans ce pays - remuant du même coup l'une des grandes peurs de la minorité blanche en Afrique du Sud. Dans la foulée, il a expulsé un correspondant de la BBC d'une conférence de presse, le traitant de «salaud» et «d'espion». Il ne cesse de remettre sur le tapis la nationalisation des mines, alors que le gouvernement a formellement démen