Au fond du trou. Un peu plus de trois ans après son arrivée à l'Elysée, Nicolas Sarkozy plonge dans un abîme d'impopularité. Selon l'enquête de Viavoice pour Libération (1), le chef de l'Etat ne recueille que 34% d'opinions positives, perdant quatre points par rapport à mai, et battant son record établi à 35% mi-avril. Deux tiers des Français ont une opinion négative du président de la République (+5 points). De multiples raisons expliquent ce discrédit : la crise persistante, le chômage en hausse, le pouvoir d'achat en berne, son style de présidence… Mais c'est surtout la réforme des retraites, qu'une majorité de Français juge «injuste», qui tire le Président vers le bas. Comme en écho aux propos de François Chérèque, numéro 1 de la CFDT, qui estime que le projet du gouvernement se résume à faire «payer la crise aux salariés» (lire pages 4 et 5).
Passage en force. Sur quasiment tous les fronts, le président de la République perd donc des soutiens. Les jeunes de 18-24 ans passent de 42% de satisfaits (en mai) à 25% et Nicolas Sarkozy perd 11 points parmi les cadres (29% d'opinions positives). Mais, comme le relève François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice, il «a essentiellement perdu des soutiens parmi les Français de l'opposition, et notamment auprès des sympathisants de gauche : 14% d'entre eux déclarent avoir une "bonne opinion" de Nicolas Sarkozy, contre 20% le mois dernier». A droite, l'érosion guet