Une réforme des retraites en cours de finition sur le bureau d’Eric Woerth. Des déficits publics et une dette toujours plus alarmants. L’Union européenne tourneboulée par la crise grecque. La pluie. C’est dire si François Bayrou n’a pas la tête à s’acoquiner avec un président de la République auquel il s’est si frontalement opposé.
Le président du Modem tenait à le faire savoir ce mercredi. «Il y des manoeuvres de beau temps, quand tout va bien, les hommes d'équipage s'amusent». Mais, oppose-t-il, en cas de gros grain - «et nous vivons la période la plus difficile depuis la guerre» -, ces jeux «tactiques» sont «interdits». Au lendemain d'une rencontre avec Nicolas Sarkozy révélée par lexpress.fr, la mise au point, au cours d'une conférence de presse improvisée dans l'après-midi, n'était pas inutile pour le centriste. Histoire d'éviter «les supputations excessives» sur un éventuel rapprochement avec l'Elysée.
«Je n'ai pas bougé d’un iota»
Mais si Bayrou n'a, comme il le répète, «pas bougé d'un iota», quel sujet l'incite à rencontrer Sarkozy à deux reprises, ces derniers mois - après une entrevue en toute discrétion, le 22 avril -? Fragilisé par les claques électorales du Modem, aux européennes et aux régionales, le centriste a-t-il consenti à arrondir les angles? «Je suis un opposant», campe-t-il. Décidé, pourtant, à glisser à l'oreille