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Libération

Ces communistes qui quittent le PCF

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publié le 10 juin 2010 à 12h37
(mis à jour le 10 juin 2010 à 17h37)

Habituellement, ces départs-là se font sur la pointe des pieds. Pour une fois, ils ont décidé de quitter le PCF, «collectivement» et par un grand claquement de porte. A une semaine du 35e congrès prévu du 18 au 20 juin, ils sont 200 «communistes unitaires», lassés de batailler depuis des années avec la direction, qui ont décidé de rendre leur carte.

«La fin d'une époque, d'un monde communiste», dit sans nostalgie, Gilles Alfonsi, un des animateurs des Communistes unitaires. «Cela fait vingt-six ans qu'on essaie de changer le parti de l'intérieur: il y a eu des avancées et tout de suite après, des replis sur soi, rappelle le député de Seine-Saint-Denis, Patrick Braouezec, figure des refondateurs. C'est un constat d'échec, mais aussi une perspective d'avenir.»

«Incapacité à changer son fonctionnement, à produire des idées» selon Alfonsi, «entêtement du PCF à parler à la place des gens» explique Pierre Zarka, autre unitaire. Structure recroquevillée, déconnectée des réalités, un «poids dans l'espace public marginal»: ils ont longtemps cru pouvoir faire sauter ces verrous. «Aujourd'hui, ce mouvement n'est plus possible de l'intérieur», tranche Roger Martelli, l'historien communiste et refondateur, lançant un «cri d'alarme» à toute la gauche radicale.

La création, fin 2008, du Front de gauche avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et Gauche unitaire (ex-NPA) de Christian Picquet, n